Document de principes
Affichage : le 1 mai 2014 | Reconduit : le 1 janvier 2020
Nicole Le Saux; Société canadienne de pédiatrie, Comité des maladies infectieuses et d’immunisation
Paediatr Child Health 2014;19(4):266-70
La gestion des antimicrobiens est un concept récent qui recouvre l’utilisation pratique et judicieuse des antimicrobiens pour en réduire les effets indésirables tout en optimisant le traitement des infections bactériennes afin de limiter l’émergence d’agents pathogènes. Le présent document de principes vise à exposer les principes de la gestion des antimicrobiens et à donner des exemples pratiques pour les intégrer à la pratique quotidienne en milieu hospitalier et en milieu ambulatoire. Les tests pertinents pour diagnostiquer si les infections sont d’origine virale ou bactérienne et le suivi clinique de préférence aux antibiotiques lorsque l’enfant n’est pas très malade et que l’incertitude persiste sont les éléments essentiels de la gestion des antimicrobiens. Parmi les autres mesures importantes et spécifiques, il faut se demander si les cultures d’urine positives sont contaminées en l’absence de pyurie ou de changements inflammatoires et effectuer une radiographie pulmonaire pour étayer un diagnostic de pneumonie bactérienne. L’optimisation du choix et de la dose d’antimicrobiens réduit également la probabilité d’échecs cliniques et de traitements subséquents. Une liste des scénarios cliniques fréquents afin de promouvoir la gestion des antimicrobiens est également présentée.
Mots-clés : AOM; C difficile; E coli; Pneumonia; Superbugs; UTIs
La gestion des antimicrobiens se définit comme une série d’interventions visant à optimiser la prescription d’antimicrobiens et inclut la sélection, le dosage, la voie d’administration et la durée de la thérapie antimicrobienne pour optimiser les résultats cliniques des patients et réduire les événements indésirables qui y sont liés.[1]
À; part les antimicrobiens, rares sont les médicaments qui peuvent prétendre guérir des maladies. On observe encore tous les jours les effets spectaculaires et salvateurs de la thérapie antimicrobienne sur le traitement de maladies importantes, comme la pneumonie bactérienne, la fièvre typhoïde, les infections urinaires, le sepsis et l’endocardite. Toutefois, ces effets pourraient être en péril.
Le présent document de principes vise à exposer les principes de gestion des antimicrobiens et à donner des exemples concrets pour en faire un élément de la pratique quotidienne en milieu hospitalier et en milieu ambulatoire. La nécessité de gérer les antimicrobiens s’est imposée lorsqu’on a établi que leur surutilisation accroît le risque de portage de bactéries résistantes chez les enfants et contribue à l’incidence croissante d’infections gastro-intestinales à Clostridium difficile. Parmi les exemples du lien entre la surutilisation des antimicrobiens et l’émergence d’une résistance, soulignons l’utilisation de macrolides et la résistance du Streptococcus pneumoniae, de même que l’utilisation d’ampicilline et la résistance de l’Escherichia coli.[2]-[4] De plus, des bactéries résistantes et le C difficile peuvent se répandre dans l’environnement et être excrétés d’une personne à l’autre, ce qui représente un risque pour l’ensemble de la société. La diminution des surinfections et des effets indésirables liés à l’utilisation d’antimicrobiens et les économies réalisées grâce à leur moins grande utilisation représentent d’autres avantages de la gestion des antimicrobiens pour les patients et les organisations. La prescription d’antimicrobiens pour soigner des infections des voies respiratoires supérieures non complexes, des otites séreuses chroniques, des « bronchites » ou l’utilisation empirique d’antibiotiques pour soigner la pharyngite font partie des situations fréquentes de surutilisation. Si on ne modifie pas les pratiques de prescription et qu’on ne contrôle pas l’accès aux antimicrobiens en vente libre sur la scène mondiale, il faudra s’attendre à une augmentation de la résistance antimicrobienne et à l’émergence de superbactéries qui menaceront le bien-être des populations du monde entier.
De plus, de récentes études à long terme sur les effets de la thérapie antimicrobienne sur le microbiome humain laissent croire à une association entre une thérapie antimicrobienne antérieure et l’apparition d’obésité et d’allergies.[5]-[7] Ces résultats, et d’autres encore, pourraient révolutionner notre compréhension des effets à long terme de ces médicaments sur l’hôte humain. Une meilleure gestion des antimicrobiens contribue non seulement à en préserver l’utilisation dans le traitement des infections, mais réduit également les dommages non intentionnels causés par leur utilisation malavisée. Les interventions et la gestion des antimicrobiens continueront de faire partie des pratiques organisationnelles requises dans les organisations de la santé du Canada.[8]
Pour améliorer la gestion, le prescripteur décide si le patient a vraiment besoin d’antimicrobiens et, si c’est le cas, il sélectionne celui qui est le mieux adapté, la dose, la voie d’administration et la durée du traitement, compte tenu de deux objectifs connexes : optimiser le traitement et réduire au minimum le risque d’effets indésirables. Les programmes actuels de gestion des antimicrobiens en milieu hospitalier vont de l’influence des comités sur le formulaire aux influences « persuasives » sur les prescriptions, tels les vérifications prospectives et les commentaires de pharmaciens et de médecins spécialisés en infectiologie. Cependant, il incombe à chaque prescripteur d’appliquer les mêmes principes à tous les patients, y compris en milieu ambulatoire.
Certains principes de gestion, comme l’attente vigilante ou la réduction du spectre antimicrobien, ne sont pas toujours applicables aux patients immunodéprimés ou autrement susceptibles à de graves infections (p. ex., patients présentant une asplénie ou un syndrome d’immunodéficience congénitale) ou aux nouveau-nés ou nourrissons chez qui il faut envisager une administration empirique d’antimicrobiens dans des situations cliniques où il est difficile de déterminer le foyer de l’infection.
Il est essentiel de faire preuve de jugement clinique, d’après l’âge du patient, ses antécédents cliniques et l’examen clinique (y compris les signes vitaux) pour déterminer la présence d’une infection et en évaluer la gravité. Lorsque les signes et les symptômes sont évocateurs d’une bactériémie, d’une méningite ou d’une autre infection grave ou au potentiel fatal, il faut effectuer les cultures nécessaires et amorcer immédiatement un traitement antimicrobien d’après les agents pathogènes potentiels. De même, le bilan septique et les cultures des prélèvements devraient être réservés aux patients dont l’infection bactérienne représente une présomption raisonnable. Dans le cadre du processus de prise en charge, il est important d’obtenir les résultats des cultures et de réévaluer la situation clinique pour rajuster ou cesser le traitement antimicrobien.
Il peut être plus difficile d’effectuer des tests en cabinet, selon l’emplacement du laboratoire ou du centre d’imagerie diagnostique le plus près. À; moins qu’il soit nécessaire d’administrer des antimicrobiens immédiatement, il est raisonnable d’en retarder l’utilisation lorsque l’enfant est stable, légèrement malade et que son problème est probablement d’étiologie virale (p. ex., nourrisson ayant une respiration sifflante, fiévreux, mais autrement bien pendant la saison du virus respiratoire syncytial). Cependant, si on soupçonne une maladie virale, la prolongation ou la détérioration des symptômes devrait susciter une réévaluation, car une petite proportion de patients peut présenter une infection bactérienne secondaire.
Dans d’autres situations, il est important de confirmer une étiologie virale pour des raisons thérapeutiques ou épidémiologiques (au début de la saison de la grippe ou chez les patients hospitalisés, par exemple). Pendant la saison virale, même en milieu ambulatoire, il peut être important d’effectuer des tests rapides de la grippe chez un enfant modérément malade atteint ou non d’une pneumonie ou présentant des facteurs de risque de maladie grave avant d’entreprendre un traitement antiviral contre la grippe (p. ex., oseltamivir).
En cas de pharyngite sans symptômes viraux, il faut effectuer un prélèvement de gorge ou un test rapide de détection des antigènes pour déceler les streptocoques du groupe A, afin de confirmer une pharyngite à streptocoque. Si on demande une culture, il est raisonnable d’attendre les résultats pendant 24 heures à 48 heures avant de prescrire un antibiotique lorsque l’enfant n’est pas gravement malade. Une excellente analyse documentaire a été effectuée sur ce sujet.[9]
Lorsqu’on envisage une otite moyenne aiguë (OMA), il est capital d’obtenir un diagnostic exact (liquide derrière une membrane tympanique enflammée chez un enfant ayant d’intenses maux d’oreille). Si l’enfant a plus de six mois, est atteint d’une OMA unilatérale non compliquée et que ses signes et ses symptômes sont bénins, que le suivi est accessible et que les personnes qui s’occupent de lui en comprennent la raison, il est raisonnable de lui prescrire seulement des analgésiques et d’adopter une approche attentiste de 48 heures à 72 heures après l’apparition des symptômes, afin de vérifier si la douleur et la fièvre se résorberont. Toutefois, des symptômes persistants justifient un traitement aux antimicrobiens, car la probabilité d’une étiologie bactérienne est alors plus élevée.[10]
Dans la mesure du possible, il est également recommandé de confirmer un diagnostic de pneumonie lobaire par radiographie pulmonaire avant d’amorcer le traitement empirique.[11] Selon les études, l’évaluation clinique suscite souvent des surdiagnostics et des traitements excessifs.[12] En l’absence d’infiltrat pulmonaire ou si la radiographie évoque une bronchiolite, un suivi attentif s’impose, sans prescription d’antimicrobiens. Lorsque le foyer est cliniquement infecté et purulent, il est tout aussi important de prélever des cultures.
Dans la majorité des situations, il est plus prudent pour les patients atteints d’une maladie virale présumée ou démontrée de profiter d’un suivi rapide plutôt que de leur prescrire des antibiotiques. Pour déterminer si un processus viral ou bactérien est en jeu, le médecin se fie à son sens clinique et à l’évolution de la maladie.
Les échantillons sont souvent contaminés, surtout lorsqu’il s’agit d’urine ou de plaies. Sans signes et symptômes d’infection, il est fort probable que la bactérie isolée ait simplement été présente au moment du prélèvement ou ait contaminé le prélèvement à l’arrivée au laboratoire. Pour prévenir la contamination, il faut s’assurer de prélever les échantillons d’urine correctement (par cathéter ou par mi-jet), même chez les nouveau-nés. Pour diagnostiquer une infection urinaire, certains signes d’infection (fièvre ou dysurie, ou mictions fréquentes chez les enfants plus âgés) et certaines manifestations d’inflammation en laboratoire (globules blancs, leucocyte estérase ou nitrites dans les urines) doivent être constatés, en plus d’une grande quantité d’agent uropathogène comme l’E coli.[13] En général, il n’est pas bon d’entreprendre un traitement si les cultures sont positives et qu’il n’y a pas de signes d’infection. L’évitement de cette pratique est un principe important de la gestion des antimicrobiens.
Il n’est pas judicieux d’effectuer une culture pharyngée chez une personne asymptomatique ou chez un enfant qui tousse et présente une rhinorrhée, parce que la culture démontrera seulement que le streptocoque du groupe A colonise le foyer ou y est présent sans causer d’infection. Ce n’est donc pas une raison de traiter. De même, la présence d’un Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (SARM) isolé dans un prélèvement nasal ou rectal ne devrait pas mener systématiquement à la prise d’antibiotiques pour des besoins de décolonisation ou de traitement.
Par contre, la prophylaxie antibiotique est indiquée dans certaines situations, telles que des contacts étroits définis avec des personnes atteintes de maladie invasive causée par le méningocoque, le streptocoque du groupe A ou l’Haemophilus influenzae de type b (Hib).
Une allergie immunoglobuline (Ig)E-médiée se manifeste généralement par une urticaire, un prurit, un bronchospasme, un angiœdème ou une hypotension dans l’heure suivant l’administration du médicament. Les patients ayant une allergie IgE-médiée à la pénicilline devraient éviter les pénicillines par la suite. Cependant, le taux de réaction croisée avec une céphalosporine est extrêmement faible (2 %), même en présence d’une allergie à la pénicilline.[14] Si les antécédents sont évocateurs d’une réaction à la pénicilline IgE-médiée, un allergologue devrait effectuer des tests cutanés à la pénicilline. Si le test est négatif, la pénicilline pourra être prescrite, et « l’étiquette » d’allergie à la pénicilline pourra être retirée.[15] Un parent qui a des antécédents d’allergie IgE-médiée ne constitue pas un motif pour éviter cet antibiotique chez l’enfant.
Des antécédents de graves réactions non IgE-médiée, comme un syndrome de Stevens-Johnson ou une nécrolyse épidermique toxique attribué à un antibiotique, est une contre-indication à la future utilisation de cette famille d’antibiotiques.
Les principaux effets secondaires d’un antibiotique sont les éruptions maculopapulaires non urticariennes ou les symptômes gastro-intestinaux comme la diarrhée. Bon nombre de ces symptômes sont probablement d’étiologie virale ou découlent d’une réaction idiosyncrasique au médicament plutôt que d’une allergie. Puisqu’il ne s’agit pas d’effets secondaires IgE-médiés, on pourra administrer de nouveau cet antibiotique à l’enfant, souvent sous forme d’antimicrobien à spectre plus étroit.
Sauf dans le cas d’un traitement empirique contre la méningite ou d’autres infections au potentiel fatal, à l’égard desquelles les lignes directrices recommandent l’administration de médicaments à large spectre en attendant le résultat des cultures, l’antibiogramme local ou régional est utile. L’antibiogramme local est une compilation des profils de susceptibilité de bactéries souvent isolées, comme le S pneumoniae, le S aureus ou l’E coli, dans une région donnée. À; ce titre, il est utile pour prédire la susceptibilité des bactéries. Par exemple, dans certaines régions, plus de 90 % des E coli responsables des infections urinaires chez les enfants peuvent être susceptibles à une céphalosporine de première génération, ce qui fait de cet antibiotique un choix raisonnable pour un traitement empirique en milieu ambulatoire.[16] Les profils d’antibiorésistance d’autres pays ou de populations majoritairement adultes risquent de surestimer la résistance (p. ex., la prévalence de S pneumoniae résistante à la pénicilline est plus élevée chez les adultes que chez les enfants au Canada) et favorisent l’utilisation inutile d’antimicrobiens à large spectre. De même, les agents pathogènes multirésistants sont rares chez la plupart des enfants atteints d’une infection urinaire, et les quinolones devraient être réservées aux cas de résistance confirmée d’un agent pathogène à d’autres antimicrobiens. Dans ce scénario, un traitement empirique aux quinolones est à rejeter.
Les laboratoires régionaux devraient produire et diffuser régulièrement des antibiogrammes adaptés à l’âge à l’intention des cliniciens. De même, les médecins devraient se familiariser avec la prévalence habituelle de résistance à des agents pathogènes courants pour orienter les traitements empiriques. Les cultures devraient encore être utilisées, mais il serait probablement moins fréquent de devoir revenir à un traitement à moins large spectre.
Puisque la plupart du temps, le traitement initial est empirique, il incombe au médecin de revenir à un traitement à moins large spectre lorsque l’agent pathogène est susceptible à un antimicrobien à spectre plus étroit (p. ex., pour les infections urinaires), si c’est faisable. La cloxacilline ou la céphalexine (plutôt qu’une céphalosporine ou un macrolide de deuxième ou de troisième génération) est le médicament de première intention si le S aureus est susceptible à l’oxacilline. La plupart des infections respiratoires d’origine non nosocomiale sont causées par des agents pathogènes (S pneumoniae et streptocoque du groupe A) qui sont encore susceptibles aux pénicillines.
On néglige souvent d’optimiser les doses d’antimicrobiens. Il ne faut pas choisir les antibiotiques seulement d’après le caractère pratique de la dose.[17] En général, les prescripteurs devraient toujours privilégier le seuil élevé de la posologie recommandée contre une infection précise pour traiter un enfant dont la fonction rénale ou hépatique est normale.
La capacité bactéricide de certains antimicrobiens (comme les aminoglycosides) est fonction de la dose (dose-dependent killing). D’ordinaire, elle atteint son effet maximal lorsque la dose initiale est élevée et que les doses sont espacées. Ainsi, les aminoglycosides administrés une fois toutes les 24 heures, plutôt que toutes les huit heures comme c’est habituellement le cas, sont recommandés après la période néonatale pour tous les enfants dont la fonction rénale est normale (certains centres l’utilisent également pour les nouveau-nés). Par contre, la plupart des pénicillines et des céphalosporines (bêta-lactamines) par voie orale ont une très courte demi-vie d’environ une heure. Toutefois, pour atteindre une efficacité maximale (capacité bactéricide), la quantité de bêta-lactamine au foyer de l’infection doit être plus élevée que la concentration nécessaire pour inhiber l’agent pathogène pendant au moins la moitié de la journée. Autrement, la multiplication bactérienne se poursuivra pendant les périodes de creux. La capacité bactéricide est alors fonction du temps (time-dependent killing).
En cas d’infection modérée comme l’OMA, il est raisonnable d’utiliser de l’amoxicilline, un bêta-lactamine, deux fois par jour si la dose est assez élevée (de 75 mg/kg/jour à 90 mg/kg/jour). Cependant, en présence d’infections plus graves, comme la pneumonie, la cellulite, l’adénite cervicale, la sinusite ou un abcès, il faut administrer le bêta-lactamine trois ou quatre fois par jour.[11][17][18] Les médecins devraient alors expliquer aux parents pourquoi une telle posologie est plus susceptible de guérir leur enfant que l’administration de deux doses par jour.
On ne connaît pas la durée optimale du traitement de la plupart des infections. Des cycles plus courts s’associent toutefois à moins d’effets secondaires et à moins de cas de résistance que des cycles plus longs.[19]
La durée recommandée du traitement à la pénicilline pour traiter la pharyngite streptococcique est toujours de dix jours. Dans le cas d’autres infections, certaines données appuient le recours à des cycles plus courts. Chez les enfants de plus de deux ans, la durée recommandée du traitement pour soigner une OMA non compliquée qui ne s’est pas résorbée après une approche attentiste est de cinq jours, plutôt que de sept ou de dix jours. En cas de pneumonie non compliquée chez des enfants autrement en santé, une durée de sept jours, plutôt que de dix à 14 jours, est raisonnable.[10][11][18][20] Pour soigner une infection urinaire, les recommandations oscillent entre sept et 14 jours.[13] Au moment de personnaliser le traitement pour choisir le cycle recommandé le plus court, il faut tenir compte de l’importance de la maladie à la présentation et de la rapidité de l’amélioration clinique après le début du traitement.
Il ne faut pas considérer trop rapidement qu’un traitement a échoué, car il faut au moins trois jours à des patients atteints d’infections comme une pneumonie lobaire, une adénite cervicale ou une pyélonéphrite avant que leur fièvre baisse, lorsque d’autres signes font foi d’une amélioration de leur état clinique. Il peut aussi falloir environ une journée avant qu’une cellulite commence à se résorber. Dans la plupart des cas, il n’est pas nécessaire d’élargir le traitement à un médicament à plus large spectre si aucune considération microbiologique le justifie. En l’absence de manifestations cliniques d’infection ou de réponse aux antimicrobiens, il est plutôt utile de réévaluer le diagnostic présumé et d’envisager une étiologie non infectieuse ou autre (fongique ou virale). D’autres maladies provoquent de la fièvre, comme la maladie de Kawasaki, les néoplasies, l’arthrite inflammatoire juvénile, les maladies inflammatoires de l’intestin et les syndromes de fièvre récurrente.
Les vaccins préviennent les infections et, par conséquent, réduisent le recours aux antimicrobiens. L’utilisation systématique du vaccin conjugué contre le pneumocoque a réduit l’incidence d’otite moyenne et de pneumonie et ainsi contribué à réduire considérablement l’utilisation d’antimicrobiens.[21] De même, l’administration du vaccin contre la grippe aux enfants réduit les maladies fébriles et, peut-être, l’utilisation d’antibiotiques.[22][23] Le vaccin contre la varicelle financé par le gouvernement a non seulement réduit l’incidence de varicelle, mais a également prévenu les cas de cellulites secondaires qui s’y associent.[24]
D’autres moyens simples de réduire l’utilisation d’antibiotiques au minimum en pratique sont proposés au-dessous.
La gestion des antimicrobiens est un mélange complexe d’art, de science et de jugement. Lorsqu’on utilise ces précieux médicaments, il faut tenir compte de nombreuses variables, telles que le moment de commencer à les administrer, leur dose optimale, la réévaluation des patients, la détermination de ce qui constitue et ne constitue pas une infection bactérienne et le moment où le patient peut arrêter d’en prendre. Une évaluation attentive de leur utilisation doit faire partie intégrante de la pratique.
COMITÉ DES MALADIES INFECTIEUSES ET D’IMMUNISATION DE LA SCP
Membres : Robert Bortolussi MD (président sortant); Natalie A Bridger MD; Jane C Finlay MD (membre sortante); Susanna Martin MD (représentante du conseil); Jane C McDonald MD; Heather Onyett MD; Joan L Robinson MD (présidente); Marina I Salvadori MD (membre sortante); Otto G Vanderkooi MD
Représentants : Upton D Allen MBBS, Groupe de recherche canadien sur le sida chez les enfants; Michael Brady MD, comité des maladies infectieuses, American Academy of Pediatrics; Charles PS Hui MD, Comité consultatif de la médecine tropicale et de la médecine des voyages, Agence de la santé publique du Canada; Nicole Le Saux MD, Programme canadien de surveillance active de la vaccination (IMPACT); Dorothy L Moore MD, Comité consultatif national de l’immunisation; Nancy Scott-Thomas MD, Le Collège des médecins de famille du Canada; John S Spika MD, Agence de la santé publique du Canada
Conseillère : Noni E MacDonald MD
Auteure principale : Nicole Le Saux MD
Avertissement : Les recommandations du présent document de principes ne constituent pas une démarche ou un mode de traitement exclusif. Des variations tenant compte de la situation du patient peuvent se révéler pertinentes. Les adresses Internet sont à jour au moment de la publication.
Mise à jour : le 2 février 2021