OTTAWA – Le taux de troubles des conduites alimentaires (TCA) a considérablement augmenté ces dernières années. Ces affections, qui peuvent entraîner de graves complications physiques et psychosociales au potentiel mortel, se manifestent surtout à l’adolescence, mais peuvent toucher des enfants de tout âge, quel que soit leur genre, leur orientation sexuelle, leur identité raciale ou ethnique ou leur situation socioéconomique.
« L’anorexie est associée au taux de mortalité le plus élevé de tous les troubles psychiatriques, mais le diagnostic peut être manqué ou retardé, particulièrement lorsque le patient n’en manifeste pas les signes classiques », affirme la docteure Holly Agostino, spécialiste de la médecine de l’adolescence et coautrice des nouvelles directives sur les TCA de la Société canadienne de pédiatrie (SCP).
« Pendant la pandémie de COVID-19, nous avons observé une augmentation marquée de la complexité et de la gravité des cas, ajoute la docteure Agostino. Cette tendance s’est confirmée dans une récente étude du Programme canadien de surveillance pédiatrique sur les nouveaux cas de TCA pendant la pandémie.
Les nouvelles directives du comité de la santé de l’adolescent de la SCP aideront les professionnels de la santé en milieu communautaire à dépister et à traiter les TCA. Les dispensateurs de soins de première ligne sont souvent les premiers à être consultés en raison de signes de TCA, qui peuvent comprendre des changements de poids ou de comportements envers la nourriture, des douleurs abdominales, de la fatigue ou des anomalies menstruelles. Les bilans de santé systématiques sont l’occasion de dépister les comportements alimentaires perturbés, et ces nouvelles directives peuvent renforcer la confiance des médecins envers le diagnostic et le début du traitement.
Comme un dépistage et un diagnostic précoces sont liés à un meilleur pronostic, la SCP recommande le dépistage des TCA chez tous les adolescents lors des bilans de santé annuels.
Selon les recommandations à jour, le traitement familial est l’intervention à privilégier en cas de TCA restrictif confirmé. Ce traitement commence par de l’aide aux parents et aux proches pour qu’ils reprennent le contrôle des repas et de l’alimentation, puis réduisent la supervision de l’alimentation à mesure que l’état de leur adolescent s’améliorer.
Le rétablissement d’un TCA est un processus long et complexe qui a des répercussions sur la vie de tous les membres de la famille. « Les familles, y compris la fratrie, peuvent aussi avoir besoin de soutien personnel et devraient être encouragées à demander de l’aide, au besoin », souligne la docteure Agostino.
Les parents devraient consulter un médecin lorsque leur adolescent :
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La Société canadienne de pédiatrie est une association nationale de défense d’intérêts qui prône les besoins de santé des enfants et des adolescents. Fondée en 1922, elle représente plus de 3 300 pédiatres, pédiatres surspécialisés et autres professionnels de la santé des enfants au Canada.
Mise à jour : le 3 juin 2024